Après le tremblement de terre qui a touché la zone de Montélimar, dans la Drôme, ce lundi 11 novembre, c’est la ville de Strasbourg qui a tremblé ce mardi. Cette secousse a eu lieu à 14h38 et a atteint une magnitude de 3,3 sur l’échelle de Richter selon le Réseau national de surveillance sismique de Strasbourg (RéNaSS).
Ce léger tremblement de terre a été ressenti par plusieurs témoins sur place contactés par Le HuffPost. “Il y a eu un gros ‘boum’ et l’immeuble a vibré”, fait savoir un Strasbourgeois travaillant près de la place Kléber. “Le sol de la chambre a un peu vibré, pendant 3-4 secondes”, a réagi un habitant du quartier Koenigshoffen. ”Ça a vibré pendant bien 5 secondes et les verres sur la table ont tremblé”, fait savoir une Strasbourgeoise qui se trouvait en centre-ville.
Selon le RéNaSS, Strasbourg se trouve à 5 km de l’épicentre de cet événement sismique défini comme “induit” par le réseau national de surveillance, c’est à dire qui aurait été déclenché directement ou indirectement par des activités humaines.
“Il est tout à fait possible que ce séisme ait été provoqué par des activités de géothermie” conduites au nord de Strasbourg, à Reichstett, a indiqué à l’AFP Jérôme Van der Woerd, chercheur à l’Institut de physique du globe de Strasbourg.
L’épicentre “est situé dans une zone de profondeur de 6 km, tout a fait en relation avec les zones de géothermie”, a-t-il noté, précisant que ce phénomène était “assez fréquent” lors de forages profonds avec injection de fluide. (Il s’agit d’une hypothèse)
Michel Campillo, sismologue, professeur à l’Université Joseph Fourier (Grenoble) et membre de l’Institut des sciences de la Terre, livre son analyse.
Selon les premières analyses, le séisme qui a touché Strasbourg, ce mardi a été provoqué par des activités humaines et, en l’espèce, probablement par une usine géothermique. Comment est-ce possible ?
Ces tremblements s’expliquent par le mécanisme même de la géothermie qui consiste à envoyer de l’eau froide dans le sol pour la récupérer une fois qu’elle est chaude [afin de fabriquer de l’électricité, NDLR]. Pour ça, on fait de la fracturation : on envoie de l’eau avec suffisamment de pression pour qu’elle puisse entrer en profondeur dans le sol et ressortir par un autre puits. La conséquence est que l’eau se diffuse dans les roches avec une pression très forte et remplit donc toutes les anfractuosités [les cavités dans la roche, NDLR]. Parfois, elle rencontre une ancienne faille et va « la réveiller ». En diminuant la pression et donc la friction qui l’empêchait jusqu’ici de bouger, l’eau injectée rend possible un mouvement de la faille.
D’après https://www.huffingtonpost.fr/entry/tremblement-de-terre-strasbourg_fr_5dcab883e4b0fcfb7f6cfaaa